L'Art de perdre

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Alice Zeniter

art de perdrePourquoi recommander la lecture de ce livre ?

Parce que ce livre aborde une question qui demeure toujours très sensible : les relations France – Algérie.

Et, dans cette problématique, les conséquences douloureuses des choix effectués par les uns et les autres.

Il ne s’agit pas d’un livre d’histoire, au sens propre du terme. Mais l’Histoire de l’indépendance de l’Algérie reste en toile de fond.

Il s’agit donc de l’histoire d’une famille originaire de Kabylie se déroulant sur trois générations. L’histoire d’être humains, qui n’ont rien demandé d’autre que de pouvoir vivre tranquillement et dignement là où ils se trouvent. Bien malgré eux, ils se trouvent plongés au cœur d’un conflit violent. Ils doivent faire des choix. Ces choix viennent questionner ce qui façonne l’identité de chacun et chacune : est-ce l’appartenance à un pays où on est né, à sa culture, à ses traditions ou les choix personnels effectués par les uns et les autres parce qu’ils –elles – sont contraint.e.s de se réinventer ?

L’écriture est riche, fluide, agréable. Elle se nourrit de fines observations et de constatations pleines de bon sens. Un régal.

Le titre du livre – un peu mystérieux – fait référence à un poème d’Elisabeth Bishop dont un passage dit ceci : « J’ai perdu deux villes, de jolies villes. Et, plus vastes, des royaumes que j’avais, deux rivières, tout un pays. Ils me manquent, mais il n’y eut pas de désastre ».

Les personnages du roman essayent de faire en sorte que la perte de l’Algérie ne signifie pas pour eux et elles un désastre mais une éclosion d’autres possibilités.