Une affaire italienne

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affaire italienneROMAN POLICIER

Carlo Lucarelli

Bologne 1953, quelques jours avant Noël. Une femme a été assassinée dans un petit appartement. La voisine qui habite l'étage situé au-dessous a prévenu la police. Stefania, la victime, est l'épouse du professeur Cresca, victime quelques mois plutôt d'un étrange accident qui a causé également la mort d'un enfant. On fait appel aux lumières du commissaire De Luca, plus ou moins sur la touche car policier durant la seconde guerre mondiale, donc suspecté de collusion avec les fascistes…

Il est assisté dans son enquête par un jeune policier, Giannino, féru de jazz et on va suivre le duo à un concert où ils vont rencontrer une jeune femme dont la voix ressemble à celle de Lena Horne.

Epoque si particulière : la seconde guerre mondiale n'est pas si loin, la guerre froide bat son plein, on ne sait plus qui espionne qui et on a la gâchette facile… il y a des règlements de compte dans l'air, des policiers ripoux…

Bologne, dans le froid de l'hiver : il neige et il faut bien dire que le chauffage n'était pas particulièrement au point à l'époque. L'atmosphère est glauque, et les méthodes d'investigation limitées, les experts n'étaient pas encore entrés en scène.

Quel plaisir d'arpenter ses rues où l'on peut se faire trucider à tout instant, sur fond de jazz et de musique italienne, de belles brunettes, et surtout notre belle chanteuse Claudia, alias Facetta Nera, dont notre commissaire s'éprend au passage… sur fond de cuisine italienne qui fait saliver alors que De Luca est quasiment anorexique et soigne son insomnie à la caféine (ah les vertus de l'expresso !)

De Luca, ex-commissaire, que l'on appelle Ingénieur, est un personnage sympathique et attachant qui met un point d'honneur à résoudre une enquête plombée d'avance, sous les ordres du commandeur d'Umberto qui s'empiffre de bomboloni, sorte de beignets à la crème, plutôt du style barbouze

Carlo Lucarelli multiplie les pièges, les fausses pistes jusqu'au bout du roman. Il nous offre au passage des coupures de journaux de l'époque de la guerre froide, ce qui intéressait la population à cette époque pour nous donner le temps de souffler un peu entre deux coups d'accélérateur sur la belle voiture de Giannino .

VG

« Elle lui avait glissé une main dans la poche et avait commencé à chanter Non ti fidar di un bacio a mezzanotte : Ne te fie pas à un baiser de minuit. »

Ed. Métailié noir, 2021