Les vagues reviennent toujours au rivage

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les vaguesROMAN POLICIER

Xavier-Marie Bonnot

Michel De Palma, alias le Baron, a pris sa retraite loin de la police, sur son voilier. Mais voilà qu’une affaire se rappelle à lui, douloureusement. La mort d’un ancien amour réveille ses gênes de flic. Amira, symbole de nombreux réfugiés, jeune syrienne devient le but de ses recherches. Libre de ses exigences de procédures, de liens hiérarchiques, le Baron enquête, relié à son ancienne équipe par Karim Bessour, son inspecteur.

Ni donneur de leçons, ni militant acharné, Xavier-Marie Bonnot rend compte de réalités connues que quelquefois on ne voit plus : les migrants, les actions des mouvements d’extrême droite de plus en plus visibles.

« Au moins quatre-vingt mille réfugiés s’entassent sur cette lèpre de terre sale, des femmes et des enfants en plus grand nombre parce que les hommes ont été tués par la guerre ou qu’ils sont restés au pays».

Un véritable livre dans le livre que ce témoignage retranscrit par cette membre d’une ONG, associations humanitaires qui œuvrent au quotidien pour tenter de soulager ces femmes, ces hommes et ces enfants de leur détresse physique et psychologique. L’auteur salue ici leur dévotion à cette cause qui nécessite un engagement total tout en tentant de garder une distance par rapport à ces êtres humains en détresse.

De Marseille à Lesbos, il nous entraîne à travers la souffrance, la perte -à tous les niveaux-  par des mots simples, un style fluide pour un partage d’émotions. Comme souvent dans les romans de Xavier-Marie Bonnot, l’auteur nous offre en prime une belle dose de mistral qui caresse les murs de Marseille, cette ville qui incite au voyage.

« A chaque croisée des chemins, à chaque embranchement de l’existence, il n’y a pas forcément une indication qui précise dans quel sens va la vie. Tout arrive brusquement et c’est comme ça. »

Ed. Belfond