La Maison

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la maisonBANDE DESSINÉE

Paco Roca

Et si on la gardait ? Pour les vacances. Pour les week-ends. Pour les souvenirs. Tant de choses vécues entre ses murs, de petits et grands bonheurs, de petits et grands malheurs aussi…

« Et si on la gardait? » , se répètent José, Vicente et Carla en triant les affaires de leur père, décédé il y a maintenant un an. « Et si on la gardait? ». Mais la maison commence à prendre l’humidité. Trop loin de la ville, trop loin de la mer, trop loin de la famille, personne n’y vient. Alors, José, Vicente et Carla doivent se résigner, nettoyer, faire place nette pour un éventuel acheteur.Un arbre à abattre, un coup de peinture à donner sur la façade, un volet à réparer, un muret à retaper et, à chaque fois, des souvenirs qui rejaillissent, plongeant les uns et les autres dans un état mélancolique.

« Vendre cette maison, c’est comme renier une partie de notre passé », dit l’un des frères. La Maison fait partie de ces albums qui ne s’oublient pas la dernière page tournée. C’est un livre qui se déguste, qui se mérite presque, qui demande un peu plus d’attention que les autres. Lire, regarder bien sûr, mais aussi imaginer, écouter les silences, sentir dans l’atmosphère cette mélancolie emprunte de nostalgie.Sur un peu plus de 120 pages au format à l’italienne, Paco Roca nous parle de la mort, de ce qui reste, de ce qui se transmet, de cet héritage non monnayable, non palpable. En faisant le vide dans la maison, les deux frères et la soeur font le ménage dans leurs têtes, reviennent à l’essentiel, et en même temps ont l’impression de redécouvrir le père, ce père qui les aimait, les attendait parfois. Magnifique.

Ed. Delcourt Mirages